Dimanche midi

Passé les premiers agacements dûs à cette attente trop longue, la douceur de les attendre. Et savourer l'attente des miens. Voilà qu'une petite voie aigrelette me fait me dresser. Mais se n'est pas elle. Je me rassieds donc, lisant dans le regard de mes voisins de table l'interrogation.
Je retourne à mon assiette espérant qu'ils me surprendront, que je ne les aurais pas entendus approcher..... Reprend l'attente. Retour sur ma matinée de travail. La dureté un peu triste de mes tâches. Et puis je repense à ces petites motivations qui me pousseront à y retourner. Ces regards perdus et ces sourires parfois tristes, soutenus par une main passée sur les épaules lasses. Encore un peu de douceur, dans des gestes fatigués.
J'ai envie de retrouver mon bébé, quitté ce matin alors que ses petits points étaient fermés par un doux sommeil. Et d'entendre les récits à toute allure de sa soeur.
Mes voisins s'interrogent...qui attend-elle? un amoureux? Mais oui, aussi.
Ce moment d'attente se transforme finalement en fenêtre de douceur, que je n'aurai osé espérer en ce dimanche de labeur pour moi. Je pense à eux, dans la certitude de pouvoir très vite les retrouver.
Et tout comme le soleil a eu raison des nuages ce matin, les voici enfin.
Embrassades, cris et paroles qui se croisent. Et mon bébé qui a faim. Le serrer enfin tout contre moi pour le nourrir.
A la dérobée je lis dans les yeux de mes voisins leur étonnement un peu vexé. Rien de bien croustillant à se raconter, juste une famille qui se retrouve. Allez, demandez l'addition, va! Pour moi, le compte est bon.

Comments

[tata marraine]

...pendant que l'amoureux me pistait à Gorbio...

[Antoine]

Tes textes sont vraiment très beaux, très intimes... Merci!

[aurèle]

Ils ont dû déchanter grave les voisins... Ils attendaient un amoureux et ils ont eu droit à une petite tornade, un goinfre et des miches à l'air en prime!
Nat', j't'appelle bientôt. On vous fait des bisous.